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Illu Vendredi

 

Existe-t-il des risques à anticiper une parole sur la mort

Photo Alric J

                                         Par Jérôme Alric,

Docteur en psychopathologie au département des soins palliatifs du CHRU Montpellier

 

Présentation :

Freud a nommé « pulsion de mort » la force de destruction qui œuvre à l’intérieur de la vie psychique et qui pousse à son anéantissement. En médecine contemporaine, par des jeux d’influence et de subtiles manipulations, il n’est pas rare que les relations de soin produisent sur le malade une emprise délétère, parfois de la violence. Au-delà de ce constat, il semble que le sujet – ou plutôt une part de lui-même – participe lui-aussi activement à sa destructivité. En effet, face à sa mort prochaine, je postule qu’un déséquilibre se produit à l’intérieur de sa vie psychique ; Eros ne parvient plus à maîtriser ni à canaliser les élans destructeurs de Thanatos : la pulsion de mort fonctionne alors comme en roue libre. Ce déficit de régulation provoque des ravages pour le sujet lui-même comme pour la relation de soin.
Cette intervention explorera quel rôle joue une parole anticipée sur la mort dans cette psycho-dynamique ?